Après World of Warcraft ou Lanfeust Quest, le prolifique et talentueux Ludo Lullabi se lance dans un projet plus personnel en revisitant à la sauce pulp le Voyage au centre de la Terre de Jules Verne. Son trait dynamique et sa colorisation de haute tenue attire d’emblée l’attention sur cette nouvelle série pleine d’aventures et d’exotisme et ce dès la couverture qui est un appel à l’aventure…

Dilly Ross, jeune femme belle, dangereuse et célèbre trafiquant d’armes, se trouve pour affaire à bord d’un rafiot dirigé par un capitaine alcoolique. Elle est en fâcheuse posture et doit prendre en otage un gamin passager lorsqu’une lame de fond d’une puissance colossale renverse le bateau comme un coquille de noix. Après avoir sauvé le gamin, un objet heurte violemment sa tête… Elle se réveille ligotée dans un canot de sauvetage en compagnie du capitaine, mécano et de l’extravagant gamin... Devant eux se dresse une île mystérieuse surgie du fond des eaux et dont le capitaine est sûr qu’elle ne figure sur aucune carte… Au cœur de cet amas de roche se trouve l’entrée d’un monde souterrain… Sans le savoir, nos naufragés vont découvrir un monde peuplé de créatures étranges et extraordinaires, une civilisation régie par d’étranges règles et dirigées par un surprenant monarque…

A la lecture de l’album, il ne semble exister que peu de lien entre le récit du romancier nantais et celui de ce jeune et talentueux scénariste, dessinateur et coloriste si ce n’est celui d’une exploration d’un monde souterrain surprenant peuplé de monstres étranges. On serait tenté de ne voir dans cette histoire qu’un hommage lointain à l’œuvre de Verne tant il existe un monde entre le roman et l’intrigue de cet album. Mais le cliffhanger qui clôture l’album recentre le récit sur l’un des principaux personnages du roman… La présence d’Axel Lidenbrock, neveu du professeur Otto Lidenbrock et narrateur du roman originel, laisse augurer une suite trépidante…

Le Chant des Abysses est une délicieuse mise en bouche qui vaut tant par la tonalité pulp très marquée de son scénario que par le dessin incroyablement dynamique d’inspiration manga et sa colorisation remarquable de Ludo Lullabi. Si la suite est à la hauteur de ce premier tome, gageons que nous tenons là une excellente série pulp qui ravira les amateurs du genre…