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Le travailleur de la nuit
Le travailleur de la nuit



Fiche descriptive

Aventure

Matz

Léonard Chemineau

Léonard Chemineau

Rue de Sèvres

19 avril 2017


18€

9782369812739

Chronique
Le travailleur de la nuit
L’honnête voleur

Retrace l'histoire d'Alexandre Jacob, qui avec son gang de cambrioleurs a écumé la France et défrayé la chronique, laissant à ses victimes sa carte avec un mot humoristique et distribuant ses énormes butins aux nécessiteux. Il aurait inspiré à M. Leblanc le personnage d'Arsène Lupin.
un chef d'oeuvre!


L’honnête voleur
Le travailleur de la nuit, planche de l'album © Rue de Sèvres / Chemineau / MatzMatz retrouve Léonard Chemineau avec qui il avait signé Julio Popper : Le dernier roi de Terre de Feu, un récit haut en couleur qui retraçait la vie romanesque de cet homme qui fut tour à tour ingénieur, aventurier et homme d’affaire…

Pour ce nouvel album, les deux auteurs se proposent de raconter la vie non moins aventureuse cet anarchiste dont tout laisse à penser qu’il inspira Maurice Leblanc pour son Arsène Lupin…

L’album s’ouvre sur le Procès d’Alexandre Jacob où ses saillies cinglantes à l’égard du juge et contre la société lui attirent d’emblée les faveurs du public…

Abreuvé aux romans de Jules Verne, ce fils de boulanger rêve rapidement d’aventures et s’engage comme mousse à douze ans à peine. Il découvrira que la misère est la même sous toutes les latitudes, et se forgera de solides convictions anarchistes. Rongé par les fièvres, il fut contraint d’abandonner sa prometteuse carrière de marin… Devenu apprenti typographe, il va rapidement fréquenter les milieux anarchistes où il va rencontrer Rose qui allait devenir sa compagne. Pour aider un camarade il accepte de cacher des explosifs chez lui. Las, c’était un indic et voilà notre libertaire emprisonné. A sa sortie de prison, la pression des forces de l’ordre sur ses employeurs l’empêchent de retrouver un emploi. Il n’a plus dès lors pour survivre que le choix entre la mendicité et le vol.

Le travailleur de la nuit, planche de l'album © Rue de Sèvres / Chemineau / MatzFervent partisan de la reprise individuelle, il va monter une équipe de monte en l’air qui défrayera bientôt les chroniques sous le nom des « Travailleurs de la nuit »… Doté d’un sens aigu de l’organisation, il planifiera les coups et le recel des biens dérobés aux nantis, au notables et aux bourgeois. Il s’interdira de voler les « utiles », ceux qui contribuent à l’amélioration de la vie des gens, et incitera les membres de sa bande à reverser une partie de leur bénéfice aux familles des camarades morts ou emprisonnés ou aux organes de presse défendant la cause anarchiste…


« Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend. » (Alexandre Jacob )
Sur l’élégante couverture, l’attitude un brin provocante du héros et son petit air de Roschdy Zem qui semble nous fixer du regard attire d’emblée l’attention du chaland… Difficile de résister à l’envie d’ouvrir l’album et dès lors, impossible de le reposer et ce pour trois raisons au moins : l’indéniable talent de conteur de Matz qui happe littéralement l’attention du lecteur, le dessin élégant et pétillant de vie de Léonard Chemineau et l’incroyable personnalité du personnage dont les deux auteurs nous esquisse le portrait…

Le travailleur de la nuit, planche de l'album © Rue de Sèvres / Chemineau / MatzSi Alexandre Jacob a tout du personnage de roman, ce serait se fourvoyer que d’en faire un justicier redresseur de torts. Jacob est un militant anarchiste qui théorisé son action avant d’agir. Faire couler le sang des bourgeois à la manière d’un Caserio ou d’un Ravachol se payait trop chèrement et ne permettait en rien de vivre debout et propager les idées libertaires. Pour s’attaquer à l’ordre établi, il pratiqua la reprise individuelle, se réappropriant l’argent gagné par le patronat à la sueur du front des ouvriers…

Le récit de Matz est solidement charpenté, montrant l’itinéraire d’un anarchiste révolutionnaire qui rêvait d’un monde meilleur… L’idée d’amorcer le récit par le procès haut en couleur qui l’envoya au bagne donne d’emblée le ton et permet de découvrir ce personnage qui se servit de son procès comme d’une tribune pour pour défendre ses idées et porter haut le drapeau noir de l’anarchie… Si le récit est dense et passionnant, l’auteur a néanmoins effectué quelques coupes dans la vie de cet illégaliste, telle sa rencontre avec Albert Londres, mais il est parvenu à en retenir les fait saillants à même d’esquisser un portrait crédible et saisissant du bonhomme…

Matz et Léonard Chemineau nous invitent à découvrir la vie aventureuse de ce personnage éminemment romanesque très tôt éveillé à la conscience politique.

Difficile de ne pas tomber sous le charme de cet anarchiste inspiré, talentueux et audacieux qui vécut sa vie durant en accord avec ses idées. Matz fait une fois montre de son formidable talent de conteur alors que le trait élégant de Léonard Chemineau met en scène son récit avec une redoutable efficacité…

Le travailleur de la nuit est album fort, dense et passionnant, un récit d’ores et déjà incontournable à découvrir d’urgence!

Le travailleur de la nuit, planche de l'album © Rue de Sèvres / Chemineau / Matz
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